Un « Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique » devrait être organisé d'ici cet été à la demande du président de la République, Emmanuel Macron : c'est en tous cas ce qu'a indiqué Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche (1) le 24 avril. « L'aménagement hydraulique est trop souvent freiné, a-t-il notamment souligné. Depuis que l'homme est sédentaire, les conflits d'usage de l'eau existent. Il faut évidemment les résoudre dans la concertation, sans que celle-ci ne dure dix ans comme cela reste trop souvent le cas ».
Une initiative saluée par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) : « La première urgence est de sécuriser juridiquement la gestion collective de l'eau et de garder toutes les possibilités pour développer les infrastructures de stockage ou de transferts d'eau pour l'alimentation en eau potable, la préservation des milieux et une production alimentaire diversifiée dans tous les territoires », a appuyé le syndicat.
Un autre syndicat agricole, la Confédération paysanne, affiche quant à lui une position plus nuancée sur le sujet. « Les projets de construction de réserves d'eau ne doivent pas perturber l'équilibre du milieu naturel, estime-t-il. Des études de pertinence technique et économique ainsi que des études d'impact sont nécessaires en prenant en considération l'ensemble des équipements d'un bassin versant. Des retenues collinaires ont leur place mais pas les grands projets technologiques que sont les retenues de substitution privatives, les grands barrages, l'Aqua Domitia (2) ».
Cet événement contribuera peut-être à prolonger les travaux interministériels de rapprochement entre les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique, divisés sur plusieurs sujets dont les retenues d'eau.